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Résumé du rapport d'examen de la protection de l'environnement : Établissement de Rabbit Lake

Les rapports d’examen de la protection de l’environnement (EPE) résument les constatations tirées de l’évaluation technique effectuée par le personnel de la CCSN quant à l’efficacité des titulaires de permis à préserver la santé humaine et à protéger l’environnement dans les collectivités où ils mènent leurs activités. Le résumé qui suit souligne les principaux domaines d’intérêt tirés du rapport d’EPE visant l’établissement de Rabbit Lake. Il s’agit d’un résumé de l’information présentée dans le rapport complet.

Sur cette page :

À propos de l’installation

L’établissement de Rabbit Lake se trouve sur le territoire visé par le Traité no 10, la patrie de la Nation métisse, et sur les territoires traditionnels des Denesųłiné, des Cris et des Métis. L’installation appartient à Cameco Corporation (Cameco) et se trouve dans le bassin d’Athabasca dans le nord de la Saskatchewan, à environ 720 kilomètres au nord de Saskatoon. Aux termes de son permis d’exploitation d’une mine d’uranium en vigueur, Cameco est autorisée à extraire et concentrer l’uranium à l’établissement de Rabbit Lake. En 2016, l’installation a été placé dans un état de surveillance et d’entretien sûr qui se poursuit à ce jour. Cameco n’a pas informé le personnel de la CCSN de son intention de reprendre la production à l’établissement de Rabbit Lake.

À propos du rapport

Le résumé qui suit souligne les principaux domaines d’intérêt tirés du rapport d’EPE visant l’établissement de Rabbit Lake. Il s’agit d’un résumé de l’information présentée dans le rapport complet.

Le rapport vise à communiquer les constatations du personnel de la CCSN découlant de l’examen des mesures de protection de l’environnement de Cameco. Cela comprend l’évaluation faite par le personnel des rejets potentiels dans l’environnement liés aux opérations normales et des risques que les substances radiologiques ou dangereuses (non radiologiques) posent pour l’environnement et la santé humaine. Le rapport s’appuie sur les renseignements fournis par Cameco et les évaluations techniques de la CCSN, et comprend des informations sur :

  • les résultats de la surveillance environnementale effectuée par Cameco, tels qu’ils figurent dans les rapports annuels
  • l’évaluation des risques pour la santé humaine et l’environnement réalisée par Cameco en 2015 pour l’établissement de Rabbit Lake
  • l’évaluation des risques environnementaux réalisée par Cameco en 2020 pour l’établissement de Rabbit Lake
  • le plan préliminaire de déclassement élaboré par Cameco en 2020 pour l’établissement de Rabbit Lake
  • les plans visant le Programme indépendant de surveillance environnementale (PISE) de la CCSN
  • les résultats d’autres programmes de surveillance de l’environnement et/ou d’études sur la santé (comme celles réalisées par d’autres ordres de gouvernement) à proximité de l’établissement de Rabbit Lake

Dans l’ensemble, le personnel de la CCSN a déterminé que Cameco continue de mettre en œuvre et de tenir à jour des mesures de protection de l’environnement efficaces permettant de protéger adéquatement l’environnement et de préserver la santé des personnes qui habitent dans le nord de la Saskatchewan ou à proximité. Le personnel de la CCSN a aussi constaté que les risques liés aux rejets dans l’environnement de Rabbit Lake observés entre 2012 et 2022 sont similaires à ceux associés au rayonnement de fond. On a aussi constaté que les risques pour la santé se comparent à ceux observés dans des collectivités nordiques semblables.

Surveillance environnementale

Dans le secteur nucléaire, tout type de contaminant émis par une installation est appelé un rejet. Le rapport examine les différents types de rejets et leur incidence possible sur le sol, l’air et l’eau dans la zone entourant l’établissement de Rabbit Lake, ainsi que toute incidence potentielle sur la santé humaine.

La figure 1 illustre comment un rejet peut atteindre l’environnement par ce que l’on appelle les voies d’exposition. Dans le cas de l’établissement de Rabbit Lake, il s’agit d’une représentation simplifiée de l’installation et des différents types de rejets - comme les émissions dans l’air ou les effluents dans l’eau - et des récepteurs humains et écologiques qui peuvent interagir avec les rejets.

Figure 1: Différentes voies d’exposition potentielles par lesquelles un rejet de l’établissement de Rabbit Lake pourrait atteindre l’environnement et les humains
Voies d’exposition conceptuelles pour les rejets aquatiques et atmosphériques dans l’environnement provenant de l’établissement de Rabbit Lake

Les voies d’exposition potentielles représentées dans l’image peuvent comprendre les éléments suivants : les rejets atmosphériques, les rejets d’eaux souterraines vers les eaux de surface, l’érosion éolienne, l’exposition dans l’air, l’absorption par la faune, l’absorption par les organismes vivant dans les sédiments, l’absorption par les poissons-proies, l’absorption par les poissons prédateurs et le rayonnement au sol.

Cameco doit surveiller ses rejets et les comparer à des limites établies au préalable. Elle communique ensuite ses résultats à la CCSN et à d’autres ordres de gouvernement. La CCSN vérifie ces données en effectuant des examens et des inspections des programmes de protection de l’environnement de Cameco.

Surveillance de la CCSN

Dans le cadre du PISE, le personnel de la CCSN prélève des échantillons, par example, d’air, d’eau, de sol, de sédiments, de végétation ou de certains aliments locaux comme la viande ou les légumes, dans des zones publiques situées à proximité des installations nucléaires. En ce qui concerne les mines et usines de concentration d’uranium du nord de la Saskatchewan, l’échantillonnage du PISE est réalisé par un entrepreneur qualifié. Les échantillons sont ensuite analysés par un laboratoire tiers afin de détecter la présence de contaminants liés aux activités de chaque installation, y compris les radionucléides et les substances dangereuses.

En 2022, un entrepreneur qualifié, avec l’aide d’un membre du personnel de la CCSN et d’un technicien des terres communautaires du Bureau des terres et des ressources Ya’thi Néné, a effectué l’échantillonnage du PISE à proximité de l’établissement de Rabbit Lake. Dans le cadre de cette campagne d’échantillonnage, des renseignements fournis par les Nations et communautés autochtones pertinentes ont contribué aux lieux d’échantillonnage et la sélection des échantillons, y compris l’eau, le thé du Labrador, les bleuets et le poisson.

Au moment de la publication du rapport, les résultats du PISE n’étaient pas encore disponibles. Les résultats du PISE seront affichés sur la page Web du PISE de la CCSN une fois l’analyse terminée.

Surveillance par Cameco

Rejets atmosphériques

Cameco contrôle et surveille les rejets dans l’environnement d’émissions atmosphériques provenant de l’établissement de Rabbit Lake. Cameco surveille à la fois les émissions radiologiques et dangereuses. L’installation présente diverses sources potentielles de rejets atmosphériques, y compris la manipulation du minerai et des stériles, l’érosion par le vent du minerai et des stériles, le nivellement des routes non revêtues, l’évacuation de la ventilation des infrastructures de concentration et les sources fugitives de radon. Depuis avril 2016, l’établissement de Rabbit Lake est dans un état de surveillance et d’entretien. L’usine d’acide sulfurique a depuis été mise à l’arrêt et il n’y a pas eu de rejet dans l’environnement au tableau 1. Le personnel de la CCSN a constaté que Cameco continue d’assurer une protection adéquate des personnes et de l’environnement.

Tableau 1 : Rejets atmosphériques totaux annuels de dioxyde de soufre en provenance de l’établissement de Rabbit Lake (2013-2021)
Paramètre 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Dioxyde de soufre (kg) 37 336 58 229 41 308 16 232 0 0 0 0 0

Rejets liquides

Cameco surveille et contrôle couramment les rejets dans l’environnement d’effluents liquides en provenance de l’établissement de Rabbit Lake. Les systèmes de traitement des effluents et des eaux de procédés de l’usine de concentration de l’établissement de Rabbit Lake reçoivent de l’eau contaminée de diverses sources, en retire les métaux dissous et les solides en suspension, puis rejettent les eaux dans le système de nettoyage final des effluents adjacent à l’établissement de Rabbit Lake aux fins de traitement définitif et de rejet dans le ruisseau Horseshoe.

Les résultats de la surveillance présentés au tableau 2 montrent que les rejets liquides (effluents liquides traités) étaient bien inférieurs aux limites de rejet durant la période de surveillance. Par conséquent, le personnel de la CCSN a constaté que le traitement par Cameco des effluents liquides assure une protection adéquate des personnes et de l’environnement.

Tableau 2 : Rejets annuels d’effluents en provenance de l’établissement de Rabbit Lake par comparaison aux limites de rejet applicables (2013-2021)
Paramètre (a) Limite autorisée 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Arsenic (mg/L) 0,3 0,0055 0,0056 0,0040 0,0025 0,0010 0,0009 0,0009 0,0009 0,0012
Cuivre (mg/L) 0,3 0,0045 0,0040 0,0030 0,0013 0,0002 0,0003 0,0002 0,0002 0,0002
Plomb (mg/L) 0,1 0,0001 0,0002 0,0001 0,0001 0,0001 0,0001 0,0001 0,0001 0,0001
Nickel (mg/L) 0,5 0,0144 0,0184 0,0057 0,0038 0,0017 0,0015 0,0013 0,0013 0,0014
Zinc (mg/L) 0,5 0,0010 0,0010 0,0010 0,0010 0,0006 0,0006 0,0007 0,0005 0,0009
pH (b) 6,0 à 9,5 7,2 7,3 7,4 7,3 7,5 7,5 7,1 7,2 7,2
Radium 226 (Bq/L) 0,37 0,008 0,010 0,007 0,007 0,007 0,006 0,006 0,006 0,006
Total des solides en suspension (TSS) (mg/L) 15 2 2 2 2 1 1 1 1 1
Ammoniac non ionisé (g) (mg/L) 0,5 0,01 (f) 0,01 (f) 0,02 0,01 0,01 0,01 0,01 0,01 0,01
Sélénium (mg/L) 0,6 (c) 0,0052 0,0042 0,0042 0,0035 0,0024 0,0026 0,0023 0,0026 0,0025
Uranium (mg/L) 2,5 (d) 0,063 0,046 0,052 0,073 0,070 0,032 0,027 0,021 0,018
Molybdène (mg/L) S.O. (e) 0,324 0,282 0,268 0,273 0,139 0,180 0,159 0,184 0,213
  • a) Les résultats montrent les concentrations moyennes pour chaque mois au cours d’une année.
  • b) Le pH est mesuré sur chaque échantillon de rejet, mais n’est pas mesuré dans des échantillons composites mensuels.
  • c) Il s’agit de la limite provinciale qui ne figure pas dans le permis de la CCSN.
  • d) Il s’agit de la limite provinciale qui ne figure pas dans le permis de la CCSN. Comme indiqué à la sous-section 3.1.1 du rapport complet, en l’absence d’une limite autorisée par la CCSN pour l’uranium, la CCSN utilise l’objectif provisoire pour l’uranium de 0,1 mg/L comme référence en vue de démontrer l’application des principes ALARA et MTEAR.
  • e) Sous-section 3.1.1 du rapport complet explique pourquoi il n’existe actuellement pas de limite autorisée provinciale ou fédérale pour le molybdène.
  • f) Les valeurs de 2013 et 2014 pour l’ammoniac non ionisé sont calculées en fonction des mesures de la température, du pH sur le terrain et des concentrations d’ammoniac.
  • g) L’ammoniac non ionisé a été ajouté au règlement sur les effluents des mines de métaux et des mines de diamants en 2021.

Santé humaine

Surveillance des doses

Lorsque du rayonnement ionisant pénètre dans le corps humain ou dans la matière, il leur transmet de l’énergie. L’énergie absorbée par suite de l’exposition au rayonnement porte le nom de dose. En vertu des règlements de la CCSN, la limite de dose maximale pour un membre du public est de 1 millisievert (mSv) ou 1000 microsievert (μSv) par année. Cette limite est bien inférieure aux concentrations qui entraîneraient un effet mesurable sur la santé.

Pour calculer la dose efficace reçue par les personnes vivant à proximité du site, Cameco a évalué le risque pour des personnes représentatives susceptibles d’être les plus exposées aux contaminants. En tout, six groupes de récepteurs humains ont été relevés comme étant les plus susceptibles d’être exposés à des contaminants radiologiques et dangereux. Ces groupes comprenaient des travailleurs sur le site et hors site et des résidents hors site.

Cameco a également pris en compte la façon dont une personne représentative située à l’intérieur ou à proximité du site pourrait être exposée à des substances radiologiques ou dangereuses potentielles, par exemple en respirant l’air, en se trouvant sur le terrain, en buvant l’eau de surface et en s’y baignant, ou en consommant des plantes, du poisson et des animaux sauvages à proximité de l’installation.

Les doses de rayonnement annuelles estimées au public à proximité de l’établissement de Rabbit Lake pour la période allant de 2013-2022 sont demeurées inférieures à la limite réglementaire de dose annuelle au public. Ceci indique que les rejets radiologiques provenant de l’établissement de Rabbit Lake posent un risque négligeable pour la santé humaine (c’est-à-dire que le risque pour les humains est semblable aux effets sur la santé du grand public).

Études sur la santé

L’examen et la réalisation de rapports et d’études sur la santé sont des éléments importants pour assurer la protection de la santé des personnes vivant ou travaillant à proximité d’installations nucléaires. Pour évaluer la santé des populations vivant ou travaillant à proximité de l’établissement de Rabbit Lake ou d’installations similaires, le personnel de la CCSN a examiné les plus récents rapports internationaux sur l’épidémiologie du rayonnement, les renseignements et publications scientifiques de la CCSN, ainsi que divers études et rapports communautaires, provinciaux et nationaux.

Les travailleurs et le public sont protégés de la radioexposition provenant de l’établissement de Rabbit Lake. Les rapports et études sur la santé de la population et de la collectivité indiquent que les causes les plus courantes de décès parmi la population du nord de la Saskatchewan sont les blessures, les cancers (principalement chez les personnes de 50 ans et plus), les maladies circulatoires et les maladies respiratoires. L’incidence de cancer du poumon est plus élevée dans le nord de la Saskatchewan par comparaison avec la moyenne provinciale et, par conséquent, le cancer du poumon constitue la principale cause de mortalité des suites de cancers au sein des communautés autochtones du nord de la Saskatchewan.

Pour obtenir un instantané de la santé de la population vivant à proximité de l’établissement de Rabbit Lake, le personnel de la CCSN a consulté des renseignements et données provenant de diverses sources. D’après les données en matière d’exposition et de santé, le personnel de la CCSN n’a pas observé, et ne s’attend pas à observer à l’avenir, des effets néfastes sur la santé des collectivités et travailleurs du nord de la Saskatchewan dus à la présence de l’établissement de Rabbit Lake.

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