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Analyse actualisée de l'étude sur la cohorte d'Eldorado des travailleurs des mines d'uranium : Partie I de l'étude de la cohorte des travailleurs des mines d'uranium de la Saskatchewan (PRS 0-0205)

Aperçu

Le radon et les produits de désintégration du radon (PDR), également appelés « produits de filiation du radon », émettent des types de rayonnement qui présentent un danger pour la santé des personnes. La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) protège la santé des travailleurs de l'uranium en réglementant le radon et les PDR dans les installations du secteur nucléaire du Canada et en contrôlant et en surveillant de façon rigoureuse l'exposition des travailleurs et les concentrations de radon et de PDR dans l'atmosphère.

Le radon, un gaz radioactif inodore et incolore, se trouve naturellement dans l'environnement à la suite de la désintégration radioactive de l'uranium dans les sols et les roches. Le radon se désintègre à son tour par le biais d'une série de produits de désintégration radioactive à très courte période (polonium 218, plomb 214, bismuth 214 et polonium 214). Les PDR ne sont pas des gaz, mais des particules en suspension porteuses d'une charge électrique qui, en suspension dans l'air, se fixent généralement aux particules de poussière ou à la surface de matériaux solides; toutefois, certains produits peuvent demeurer libres. Qu'ils soient fixés ou libres, les PDR peuvent être inhalés. Le cas échéant, ces produits pénètrent dans les poumons et émettent un rayonnement alpha qui peut endommager les cellules vivantes qui les tapissent.

Pour en savoir davantage sur le radon.

En bref :

  • La présente étude vise à établir le lien entre le cancer du poumon (décès et nouveaux cas de cancer) et les expositions aux produits de filiation du radon au sein d'une cohorte de 17 660 travailleurs des mines d'uranium d'Eldorado, qui ont commencé à travailler aux sites miniers de Beaverlodge et de Port Radium, ainsi qu'aux installations de radium et d'uranium de Port Hope, entre 1932 et 1980, et qui ont fait l'objet d'un suivi jusqu'en 1999.
  • Il s'agit de l'actualisation de l'étude Eldorado initiale sur la cohorte (groupe d'étude) portant sur le taux de mortalité sur les sites miniers de Beaverlodge (Howe et coll., 1986, en anglais) (Howe et Stager, 1996, en anglais) et de Port Radium (Howe et coll., 1987 en anglais) et le site d'installation de radium et uranium de Port Hope.

Cette étude conclut :

  • En général, les employés chargés de l'extraction et du traitement de l'uranium sont en aussi bonne santé que l'ensemble de la population masculine canadienne.
  • Le cancer du poumon est la seule maladie qui montre invariablement des taux significativement plus élevés de mortalité et d'incidence chez les travailleurs des mines d'uranium.
  • En général, le risque d'apparition du cancer du poumon augmente proportionnellement avec l'exposition aux produits de filiation du radon.
  • Aucune donnée probante sur le plan statistique n'a révélé un lien entre l'exposition aux produits de filiation du radon et d'autres maladies (outre le cancer du poumon).
  1. Objectifs de l'étude
  2. Contexte
  3. Méthodes
  4. Principaux résultats et conclusions
  5. Prochaines étapes
  6. Conclusions détaillées de l'étude

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Objectifs de l'étude

  • Comprendre le lien entre l'exposition aux PDR et le risque d'apparition d'un cancer du poumon ou d'une autre maladie.
  • Comparer les taux de mortalité et d'incidence du cancer de la cohorte actualisée à ceux de la population canadienne générale.
  • Analyser les taux de mortalité et d'incidence du cancer du poumon associés à l'exposition aux PDR de la cohorte actualisée.
  • Analyser les taux de mortalité et d'incidence du cancer, autre que le cancer du poumon, qui sont associés à l'exposition aux PDR et au rayonnement gamma.

Contexte

  • En 1993, une commission conjointe fédérale-provinciale des projets d'exploitation de mines d'uranium proposées dans le nord de la Saskatchewan a recommandé que soient menées des études sur la santé des travailleurs des mines d'uranium du passé, du présent et du futur.
  • La commission jugeait nécessaire de réaliser une étude permettant de déterminer les répercussions possibles sur la santé des travailleurs du secteur de l'uranium, surtout pour examiner le lien entre le cancer du poumon et l'exposition aux PDR.
  • À la suite de la recommandation formulée ci-dessus, le groupe d'étude de la cohorte de mineurs d'uranium de la Saskatchewan (SUMC pour Saskatchewan Uranium Miner's Cohort) a été formé. On y trouve des membres des gouvernements provincial et fédéral (y compris la CCSN), de même que des représentants de l'industrie et des travailleurs.
  • Le groupe d'étude SUMC a réalisé deux études pour accomplir son mandat : la partie I correspond à la présente étude (élargissement de la cohorte Eldorado initiale), alors que la partie II consiste en une étude de faisabilité portant sur l'état de santé des travailleurs contemporains des mines d'uranium (après 1975).
  • Les études Eldorado initiales ont révélé une surmortalité due au cancer du poumon chez les mineurs de Beaverlodge et de Port Radium en raison d'expositions à des PDR à fortes concentrations. Les travailleurs de la mine de Port Radium ont reçu les plus fortes expositions à des PDR, soit environ 900 mSv durant leur carrière.
  • Les études initiales ont aussi révélé un taux de mortalité normal chez les travailleurs d'uranium et de radium de Port Hope, probablement en raison des très faibles expositions aux PDR à ce site.

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Méthodes

  • La présente étude actualise l'étude Eldorado initiale portant sur 17 660 travailleurs ayant commencé à travailler entre 1932 et 1980.
  • Les données sur l'historique d'emploi et les expositions au rayonnement des travailleurs ont été recueillies jusqu'en 1999. Selon toute attente, les travailleurs étaient jadis exposés à de plus fortes concentrations (moyenne cumulative de l'exposition), comparativement aux travailleurs des mines plus modernes.
  • La présente étude inclut l'information des dossiers de décès pour 19 ans supplémentaires (pour un total de 50 années) et des dossiers d'incidence pour 31 ans sur le cancer jamais pris en compte auparavant.

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Principaux résultats et conclusions

  1. En général, les employés chargés de l'extraction et du traitement de l'uranium sont en aussi bonne santé que l'ensemble de la population masculine canadienne.
  2. Le cancer du poumon est la seule maladie qui montre invariablement des taux significativement plus élevés de mortalité et d'incidence chez les travailleurs des mines d'uranium.
  3. En général, le risque d'apparition du cancer du poumon augmente proportionnellement avec l'exposition aux PDR.
  4. Aucune donnée probante sur le plan statistique n'a révélé un lien entre l'exposition aux PDR et d'autres maladies (outre le cancer du poumon).

Pour en savoir davantage sur les conclusions de l'étude.

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Prochaines étapes

  • Soixante-quinze pour cent (75 %) des personnes faisant partie de la cohorte d'Eldorado étaient vivantes à la fin de 1999, et de nombreux hommes avaient 65 ans ou moins. Il s'agit d'une statistique importante si l'on considère que ces hommes pourraient encore travailler dans une mine moderne aujourd'hui et ainsi prendre part à de futures études.
  • Le suivi et l'analyse à venir de l'incidence et de la mortalité du cancer chez les employés d'Eldorado devraient donner davantage de précisions sur les effets de l'extraction et du traitement de l'uranium sur la santé des travailleurs et permettre de mieux comprendre les risques pour la santé de l'exposition au radon résidentiel et d'y faire face.

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Pour obtenir une copie du rapport (en anglais seulement), veuillez communiquer avec la CCSN.

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Conclusions détaillées de l'étude

Conclusion 1 : En général, les employés chargés de l'extraction et du traitement de l'uranium sont en aussi bonne santé que l'ensemble de la population masculine canadienne.

Preuves à l'appui :

  • La réduction du risque de cancer, autre que le cancer du poumon, pourrait s'expliquer par « l'effet du travailleur en bonne santé ».
  • Comme les mineurs exercent un travail physique ardu, ils sont probablement plus actifs physiquement que la population en général.
  • De même, on a observé au sein de la cohorte des taux de mortalité moins élevés pour des maladies autres que le cancer, comme la cardiopathie, probablement pour des raisons similaires.
  • Les décès attribuables à la consommation d'alcool et à des causes externes comme des homicides, des suicides et des accidents, entre autres, expliquaient les taux de mortalité élevés chez les employés des sites miniers (Beaverlodge et Port Radium). Des facteurs liés au mode de vie et à l'environnement nordique éloigné pourraient avoir contribué à ces décès.

Conclusion 2 : Le cancer du poumon est la seule maladie qui montre invariablement des taux significativement plus élevés de mortalité et d'incidence chez les travailleurs des mines d'uranium.

Preuves à l'appui :

  • Les taux d'incidence du cancer du poumon et les taux de mortalité liés à ce type de cancer sont beaucoup plus élevés chez les travailleurs des sites de Port Radium et de Beaverlodge, comparativement à la population masculine canadienne.
  • Les taux supérieurs d'incidence du cancer du poumon et les taux de mortalité connexes chez les travailleurs des sites de Port Radium et de Beaverlodge pourraient largement être attribuables à une exposition intense aux PDR dans les anciennes mines.
  • Les taux d'incidence du cancer du poumon et les taux de mortalité liés à ce type de cancer sont normaux chez les travailleurs du site de Port Hope.
  • Le cancer du poumon est le seul effet sur la santé connu qui est associé à l'exposition aux PDR.
  • La mauvaise ventilation des mines et l'inexistence de programmes de protection contre le rayonnement ont entraîné des expositions aux PDR à de très fortes concentrations chez les travailleurs des mines d'uranium d'autrefois.

Conclusion 3 : En général, le risque d'apparition du cancer du poumon augmente proportionnellement avec l'exposition aux PDR.

Preuves à l'appui :

  • L'exposition aux PDR a été calculée afin de déterminer ses conséquences sur le taux d'incidence et de mortalité du cancer du poumon dans le cadre de l'étude.
  • Le risque de mortalité ou d'incidence dû au cancer du poumon a augmenté de façon significative pour la cohorte, sauf chez les travailleurs du site de Port Hope, en raison d'une exposition minimale aux PDR à Port Hope.
  • Trois facteurs importants ont réduit le risque d'apparition du cancer du poumon : le grand nombre d'années écoulées depuis l'exposition, l'âge atteint et la diminution du débit de dose.
  • Comme pour les données sur la mortalité, plus l'exposition aux PDR est élevée chez les hommes, plus le risque de cancer du poumon augmente; cette corrélation est statistiquement significative.

Conclusion 4 : Aucune donnée probante sur le plan statistique n'a révélé un lien entre l'exposition aux PDR et d'autres maladies (outre le cancer du poumon).

Preuves à l'appui :

  • Pour appuyer leurs observations, les auteurs de l'étude Eldorado actualisée ont cité un article rédigé par Darby et coll., 1995, se traduisant comme suit : « Le cancer du poumon est de loin la conséquence de l'exposition aux produits de filiation du radon la plus importante à long terme sur la santé des mineurs de fond. En fait, il y a peu ou pas de données probantes sur d'autres effets néfastes à long terme sur la santé découlant d'une telle exposition. »
  • Les doses de rayonnement gamma, qui ont également fait l'objet de l'étude, n'ont fourni aucune donnée significative sur le plan statistique établissant un lien entre l'exposition à de telles doses et toute forme de cancer ou toute cause de mortalité.
  • Il est bien connu que des doses élevées de rayonnement gamma peuvent accroître le risque d'apparition de bon nombre de cancers (rapport UNSCEAR, 2000), la leucémie étant l'une des formes les plus probables. Par contre, la présente étude a révélé que la dose moyenne de rayonnement gamma à laquelle la cohorte d'Eldorado a été exposée était plutôt faible, et que l'apparition des effets néfastes n'est pas prévue. Il convient toutefois de noter que l'efficacité statistique de cette étude n'est pas assez grande pour permettre de déceler des effets de l'exposition au rayonnement gamma, cette dernière étant trop faible.

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Renseignements supplémentaires

  • Aucune donnée n'était disponible sur le tabagisme ou d'autres agents cancérogènes possibles au sein de la cohorte. Le tabagisme, qui est la principale cause de cancer du poumon au Canada, est responsable de 30 % de tous les décès causés par le cancer et de plus de 85 % des cas de cancer du poumon au Canada. L'exposition aux PDR est la principale cause du cancer du poumon chez les non-fumeurs; ce risque est accru chez les fumeurs. Il est donc important de tenir compte de l'incidence possible du tabagisme sur l'estimation des risques lorsque vient le temps d'interpréter les résultats de telles recherches.
  • La présente étude actualisée montre des résultats similaires à ceux de l'étude Eldorado initiale, mais fait part de constatations révélant que le seul effet connu de l'exposition aux PDR sur la santé est associé au cancer du poumon.
  • De nos jours, le total des doses de rayonnement reçues par les travailleurs des mines d'uranium est très faible (0,5 mSv/année en moyenne), bien en deçà des limites réglementaires. Il est important de noter que les mines d'uranium actuelles ont adopté des programmes de radioprotection, des limites réglementaires strictes et des programmes ALARA. Toutes ces mesures contribuent à maintenir les doses de rayonnement à des niveaux très faibles, comparativement aux doses mesurées jadis dans les mines d'uranium.
  • Ces constatations cadrent bien avec les résultats d'autres études portant sur des travailleurs de mines d'uranium, de même qu'avec une analyse de données tirées de 11 études portant sur des cohortes de travailleurs de mines d'uranium souterraines (rapport BEIR VI, en anglais). Elles cadrent également bien avec les conclusions d'un rapport récemment publié par le Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) (UNSCEAR, 2009, en anglais) qui fournit une analyse complète et un résumé de toutes les recherches sur le radon.
ALARA signifie qu'il faut maintenir les expositions et les doses au « niveau le plus bas qu'il soit raisonnablement possible d'atteindre » en tenant compte des facteurs économiques et sociaux.

Pour obtenir une copie du rapport (en anglais seulement), veuillez communiquer avec la CCSN.

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